Le ministre écossais des Finances critique le financement du Royaume-Uni comme étant insuffisant
Dans une déclaration récente, la ministre écossaise des Finances, Shona Robison, a exprimé son profond mécontentement face à la proposition du gouvernement britannique d’augmenter le financement de 300 millions de livres sterling. Elle a souligné que ce montant ne suffisait pas à couvrir l’augmentation prévue des cotisations patronales d’assurance nationale, une préoccupation majeure pour le secteur public écossais.
Déficit de financement et ses conséquences
Selon certaines informations, les responsables du Trésor à Londres ont informé leurs homologues à Édimbourg que l’Écosse recevrait entre 295 et 330 millions de livres pour l’aider à gérer l’augmentation des coûts de personnel du secteur public. Toutefois, Robison a estimé que plus de 500 millions de livres étaient nécessaires pour faire face à ces coûts. Si l’on tient compte des emplois indirects dans des secteurs tels que la garde d’enfants et l’aide sociale, le total pourrait atteindre 750 millions de livres.
Robison a clairement indiqué que la proposition de financement actuelle était inadéquate et a appelé le Trésor britannique à reconsidérer son approche pour garantir un financement adéquat des services publics écossais.
Le gouvernement britannique semble avoir appliqué la formule Barnett, un mécanisme conçu pour répartir les fonds de manière proportionnelle entre les nations décentralisées, pour arriver à ce chiffre. Toutefois, Robison a qualifié ce calcul d’« inacceptable » et de « très bas », compte tenu des projections de l’Écosse basées sur la même formule. Elle a fait valoir qu’il n’était pas raisonnable pour le gouvernement britannique de fournir des ressources tout en imposant simultanément des coupes budgétaires par le biais de cotisations d’assurance nationale sous-financées.
Le contexte de l’emploi dans le secteur public
Des inquiétudes ont été soulevées concernant l’impact potentiel des disparités de financement sur le secteur public écossais dans son ensemble, qui emploie environ 600 000 personnes, soit 22 % de sa main-d’œuvre totale, contre environ 17 % au Royaume-Uni. Cette disparité a fait craindre que l’Écosse soit confrontée à un déficit si les rémunérations ne s’alignent pas proportionnellement à la taille de son secteur public.
Un porte-parole du gouvernement écossais a réitéré un vote parlementaire de la semaine dernière demandant au gouvernement britannique de rembourser plus de 500 millions de livres pour ces changements. Il a averti qu’une compensation insuffisante pourrait entraver la croissance économique et nuire aux services publics essentiels.
L’Institut Fraser d’Allander a également projeté un déficit potentiel de 500 millions de livres sterling en raison des changements fiscaux, soulignant les défis auxquels sont confrontés les ministres du SNP pour équilibrer leur budget dans un contexte de coûts croissants.
Regard vers l’avenir
Alors que les discussions entre le gouvernement écossais et Westminster se poursuivent, il est essentiel de clarifier le financement futur avant l’annonce du prochain budget de l’Écosse. Les enjeux sont importants non seulement pour les services publics, mais aussi pour le maintien de la confiance dans la gouvernance dans un contexte de pressions financières continues. Alors que Robison cherche des solutions de financement plus solides, tous les regards seront tournés vers le déroulement de ces négociations et sur ce qu’elles signifient pour le paysage budgétaire de l’Écosse à l’avenir.