Le coût humain du conflit : au cœur de la réponse de la défense civile au Liban
Alors que les sirènes résonnent dans la vallée de la Bekaa, Samir El Chekieh, pompier et ambulancier de 32 ans de la Force de défense civile libanaise (FDC), se précipite sur les lieux d’une frappe aérienne israélienne. Sa journée commence sans petit-déjeuner et, après seulement quelques heures de sommeil, il rejoint ses collègues en première ligne d’un conflit qui s’intensifie. Depuis la reprise des hostilités entre Israël et le Hezbollah, le rôle de la FDC est devenu de plus en plus crucial, face à un nombre croissant de victimes civiles.
Un changement dans la façon de se battre
Selon Samir, le conflit actuel contraste fortement avec la guerre de 2006. Il note que les récentes frappes aériennes ont ciblé non seulement des installations militaires, mais aussi des structures civiles et des travailleurs humanitaires. Ce changement a entraîné une augmentation du nombre de morts parmi les non-combattants, notamment les femmes et les enfants.
Samir raconte que dans leurs appels quotidiens à l’aide, les travailleurs des CDF rencontrent fréquemment des victimes innocentes prises entre deux feux.
La guerre s’est étendue au-delà du sud du Liban, dans des régions comme Baalbek et Sidon, des zones historiquement alignées avec le Hezbollah. Israël affirme que ses opérations visent à démanteler les capacités militaires du Hezbollah, affirmant avoir considérablement réduit son arsenal. Cependant, le Hezbollah continue de lancer quotidiennement des roquettes sur Israël.
La réalité sur le terrain
Lors d’une récente mission d’observation sur le terrain menée par la BBC à El Karak, le chaos régnait alors que les secouristes recherchaient des survivants au milieu des décombres. Les conséquences d’une puissante explosion ont laissé des traces de destruction. Alors qu’il se précipitait pour aider les victimes, Samir a pu constater de ses propres yeux les terribles conséquences de ces frappes.
La scène était sinistre : il a découvert des fragments du corps d’un enfant alors qu’il tentait de sauver des survivants coincés. Malgré ce traumatisme, la CDF reste déterminée à sauver des vies sans discrimination de sectes ou d’origines.
Comme le dit Samir, « nous sommes avant tout des humanitaires ; notre mission transcende les barrières religieuses ou ethniques. »
Malheureusement, les rapports de l’ONU indiquent que les enfants sont touchés de manière disproportionnée par ce conflit. La violence persistante pèse lourdement sur Samir et son équipe, qui doivent faire face quotidiennement à des souvenirs de perte et de souffrance.
Regard vers l’avenir : un avenir incertain
La situation reste précaire, les deux camps se livrant à des échanges de tirs incessants. Avec des dizaines de milliers de personnes déplacées et des quartiers entiers décimés, les communautés sont confrontées à un avenir incertain dans un contexte de négociations de cessez-le-feu de plus en plus fragiles.
À Baalbek, où des familles ont été contraintes de fuir dans des conditions désastreuses, les habitants s’accrochent à leurs maisons et à leurs souvenirs malgré les destructions massives. Des voix comme celle d’Hussein Nassereldine font écho aux sentiments partagés par de nombreuses personnes qui refusent d’abandonner leurs racines.
Alors que les efforts humanitaires se poursuivent dans le chaos, Samir reste déterminé à poursuivre sa mission. Il trouve sa force en sauvant des vies, un engagement forgé par la foi au milieu de l’adversité.
Dans ce conflit en cours, le Liban se trouve à la croisée des chemins ; la détermination de son peuple déterminera sa voie à suivre, au milieu de la tristesse et de la résilience.